Sunderland

, Lieu : Nantes, Maître d’ouvrage : Ville de Nantes, Période : 2006 - 2007, Surface : env. 270 m²

Artiste : David Ryan

Architectes : Barré-Lambot

Collaborateur : Denis Leclerc

Texte : Jacques Clayssen

 

Des tailles d’images

L’artiste a pris le parti d’intégrer le processus d’élaboration de «Sunderland» comme une composante à part entière de l’œuvre. L’histoire en image de la réalisation des deux panneaux monumentaux qui couvrent les pans de mur illustre un protocole de fabrication déclinant l’ensemble des transformations nécessaires à l’augmentation de la taille de l’image originale.


Des coupes et des tailles.

Couché dans l’herbe sous une futaie, David Ryan photographie en contre-plongée le ciel entre les arbres ou l’inverse. De cette série de prise de vues deux photos accolées deviendront le document de travail de taille 24×36 d’un dessin au fusain de 9m sur 15. Ce dessin présenté lors d’une exposition à la Chapelle de l’Oratoire sera déroulé devant une chambre  photographique pour réaliser une série de clichés au rapport 1:1. Chacun de ces ektachromes est ensuite scanné, le document ainsi numérisé est traité par un puissant logiciel qui va multiplier par 5 sa taille, sans altérer la qualité originelle.

Durant les différentes phases d’agrandissement et de transformation du document original le plan de découpe du dessin permet de recomposer les 2 images différentes qui figureront sur les murs. Ces images sont composées d’éléments issues du dessin au fusain ré-agencés afin de réactiver, de reformuler et de réinscrire l’image dans l’actualité du spectateur.

Une fois sérigraphiées les images numériques sont collées sur des panneaux d’aludibon fixés au mur suivant un plan de calepinage précis qui permet de composer chacune des 2 images : l’une de 30m x 7m, soit 40 panneaux et de 18m x 7m pour son vis-à-vis composées de 20 panneaux. De la précision du positionnement de chacun des panneaux dépend la qualité du résultat final.

Projection monumentale, projection mentale.

Cette transformation monumentale effectuée depuis les 2 images de la futée en plein air recomposé suivant une nouvelle cartographie confronte le promeneur a un effet de réalité induit par la taille qui contrecarre l’effet du dessin noir et blanc. La monumentalisation de ces images recomposées repositionne le spectateur qui bascule de sa verticalité physique dans une vision horizontale d’où son œil surplombe le paysage, il occupe la place du pilote. Bon voyage.

J.C., 2007